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Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 2 août 2023

1541-02-08-2023

Sur le déroulement d'une série d'évènements sur la sécurité internationale de l'information dans le cadre du deuxième Sommet Russie-Afrique

 

Dans le contexte des efforts successifs pour renforcer la sécurité nationale et internationale de l'information suite au deuxième sommet Russie-Afrique (Saint-Pétersbourg, 27-28 juillet 2023), une base solide a été établie pour porter nos relations avec les pays africains (dans l'ensemble ou avec la société de chaque pays spécifique du continent) à un niveau fondamentalement nouveau dans l'esprit de respect mutuel et en conformité avec les principes clés de la Charte des Nations unies.

L'adoption de déclarations politique et thématique finales ainsi que du Plan d'action du Forum de partenariat Russie-Afrique pour 2023-2026 témoigne de la volonté de la Russie et des pays de la région de renforcer le dialogue politique et pragmatique dans le domaine de la sécurité des technologies de l'information et de la communication. Les documents mentionnés reflètent un haut niveau de confiance et de compréhension des tâches à accomplir, notamment dans le cadre de l'ONU - du Groupe de travail à composition non limitée sur la sécurité internationale de l'information, du Comité spécial pour l'élaboration d'une convention internationale sur la lutte contre la cybercriminalité, et de l'Union internationale des télécommunications.

L'organisation d'un panel de discussion distinct "Sécurité de l'espace de l'information: défis et opportunités pour la coopération" a permis aux experts gouvernementaux et aux représentants des plus grandes entreprises du marché technologique de la Russie et de certains pays africains d'échanger leurs points de vue sur les questions clés de ce domaine. L'accent a été mis sur la création d'un environnement numérique sûr et stable, accessible à tous les pays. Le développement d'instruments juridiquement contraignants à l'échelle internationale régulant la sécurité internationale de l'information a été soutenu. La disposition à coordonner les efforts pertinents au niveau régional et sur les principales scènes internationales a été soulignée.

La signature "en marge" de la réunion au sommet des accords intergouvernementaux sur la coopération en matière de sécurité internationale de l'information avec la République du Zimbabwe et la République fédérale démocratique d'Éthiopie a été un exemple pour les autres pays africains. Ces documents reflètent l'unité de nos approches envers l'établissement d'un système de sécurité internationale de l'information juste sur une base égale et non discriminatoire. Ils prévoient de nouvelles opportunités pour augmenter le potentiel dans le domaine de l'utilisation des technologies de l'information et de la communication, surtout en ce qui concerne la formation de personnel qualifié. Ils créent les conditions pour le développement de l'interaction entre les autorités compétentes du gouvernement.

 

Sur la crise ukrainienne

 

Le régime néonazi de Kiev intensifie ses activités terroristes.

Le 28 juillet, des formations armées ukrainiennes ont bombardé à l'artillerie de gros calibre des installations civiles à Donetsk. Un pôle de transport, un arrêt de bus, un centre commercial et deux hôpitaux ont été attaqués par des tirs d'artillerie.

Le même jour, le régime de Kiev a bombardé des infrastructures résidentielles à Taganrog avec un missile de défense aérienne S-200 converti en système de frappe. Les systèmes de défense aérienne russes ont pu l'intercepter à temps, mais les débris du missile sont tombés dans la ville. 22 personnes ont été hospitalisées.

Le 31 juillet, les forces armées ukrainiennes ont frappé des quartiers résidentiels de cette ville. Un des obus a touché un bus avec des passagers, un autre a touché une maison individuelle, faisant quatre morts et onze blessés.

Le même jour, des combattants ukrainiens ont frappé la ville d'Aliochki dans la région de Kherson, tuant une personne.

Le 31 juillet, une épicerie du village de Bassan, dans la région de Zaporojié, a également été touchée. Trois personnes ont été tuées, une quinzaine d'autres ont été blessées et un enfant de 12 ans est resté longtemps sous les décombres.

Deux fois dans la nuit du 30 juillet et du 1er août, des drones appartenant au régime de Kiev se sont écrasés sur les façades des tours des bâtiments du site Moskva-City. Il est clair que les néonazis ukrainiens, en lançant des drones sur des immeubles d'affaires, suivaient le scénario de leurs prédécesseurs - des terroristes internationaux qui ont attaqué de nombreux sites civils de cette manière. Des attaques similaires, mais à une échelle différente, ont été commises à New York le 11 septembre 2001.

Personne ne va comparer l'ampleur. Il est blasphématoire de comparer les attaques terroristes en termes de dommages causés et de meurtres de personnes. Mais il est impossible de ne pas voir l'évidence: une méthodologie identique pour commettre de tels actes, qui présentent tout un ensemble d'aspects – destruction d'infrastructures civiles, menace pour la vie des civils et, bien sûr, le facteur psychologique. Cette méthodologie est généralement utilisée par les terroristes, et aujourd'hui ces mêmes méthodes terroristes sont reprises par le régime de Kiev.

Permettez-moi de vous rappeler que divers actes terroristes dans le monde ont été condamnés sans équivoque par l'Occident. Mais seulement lorsqu'ils ont eu lieu dans leurs propres pays. Ils ont alors été déclarés inadmissibles, mauvais, hors-la-loi, démontrant pleinement l'inhumanité des terroristes. Ces actes terroristes ont été qualifiés par l'Occident, dans leur propres pays, d'actions qui ne peuvent être tolérées et ont fait l'objet d'une déclaration (ils ont même une expression spéciale) de "tolérance zéro" à l'égard de ce type d'activités. Mais lorsque des attaques terroristes similaires ont été perpétrées dans d'autres pays, par exemple dans les pays du Grand Sud, en Syrie ou en Russie, il n'y a eu aucun mot de compassion ou de condamnation (pas un seul mot).

Cette fois-ci, l'Occident est allé encore plus loin. En la personne de ses hauts fonctionnaires, il a directement déclaré que le régime de Kiev pouvait choisir n'importe quelle cible à frapper.

Le chef du service de presse du département d'Etat américain, Matthew Miller, a déclaré que les autorités ukrainiennes pouvaient choisir de manière indépendante les cibles pour des frappes contre la Russie. Projetons la situation en miroir – imaginons que les représentants officiels de n'importe quel État aient déclaré, le 11 septembre 2001, que les terroristes pouvaient choisir eux-mêmes leurs cibles sur le territoire des États-Unis. Comment cela aurait-il été accueilli à Washington? Ou à Paris lors de l'attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo? Le président français François Hollande a appelé le monde entier à s'unir et a demandé aux dirigeants et aux responsables des différentes nations de défiler ensemble dans les rues de Paris. Comment le palais de l'Élysée prendrait-il un appel ou une explication officielle d'une capitale ou d'un État avec les paroles prononcées aujourd'hui à Washington selon lesquelles les terroristes peuvent choisir leurs propres cibles à frapper? Laissons de côté, dans ce cas particulier, le fait que le régime de Kiev fait tout cela avec l'argent, le soutien technique, les armes et les renseignements fournis par l'Occident.

C'est exactement la façon dont la Russie et les Moscovites qui travaillent dans ce centre d'affaires ont été traités aujourd'hui. En fait, les États-Unis ont officiellement justifié les méthodes terroristes, confirmé que des installations civiles pouvaient être détruites, mettant en danger la vie des civils. Pas un mot de condamnation. D'autre part, nous connaissons le concept: tout est au service du "milliard d'or", et tous les autres sont d'une importance secondaire. Nous connaissons également la position exprimée par le Haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère, Josep Borrell, selon laquelle ils sont un "jardin magnifique" et que tous les autres sont une "jungle". Une telle attitude de ségrégation des personnes s'inscrit dans ce concept.

Les nazis de Kiev, conscients qu'ils ne seront pas condamnés par l'Occident, ont audacieusement revendiqué les attaques et ne cachent pas leurs véritables intentions, à savoir intimider les civils. Dans le même temps, ils affirment que ces installations ne sont pas civiles. Comment cela, elles ne sont pas civiles? Il s'agit de logements, de bureaux de personnes qui viennent travailler tous les jours et qui n'ont rien à voir avec le complexe militaro-industriel ou similaire.

Iouri Ignat, le porte-parole de l'armée de l'air ukrainienne, a déclaré sans hésitation: "Il n'y a plus lieu de parler de la paix des Russes dans les régions. Ils ont obtenu ce qu'ils voulaient." Nous conseillons à Iouri Ignat de revenir à la réalité. Qu'il ne se fasse pas d'illusions: il n'y a pas de panique dans notre pays. Au contraire, la consolidation de la société sur la question de la nécessité inconditionnelle de réaliser les objectifs de l'opération militaire spéciale devient de plus en plus forte, alors que la junte ukrainienne révèle sans cesse au monde sa nature monstrueuse. Si à un certain moment quelqu'un pouvait douter de la nature du régime de Kiev, plus personne n'a de doutes aujourd'hui.

Nous sommes également conscients que les pays occidentaux ne se contentent pas d'approuver en paroles les méthodes terroristes du régime de Kiev, mais qu'ils participent directement à l'organisation d'attaques terroristes en fournissant des armes et en transmettant les renseignements nécessaires.

Néanmoins, une punition inévitable attend tous les criminels ukrainiens. Les forces de l'ordre russes mènent des enquêtes approfondies sur les affaires pénales ouvertes pour chaque crime commis par le régime de Kiev. Les organisateurs et les auteurs des crimes se retrouveront tôt ou tard sur le banc des accusés.

Ce sort a déjà touché 18 combattants de la formation nazie ukrainienne interdite Aïdar, les membres de laquelle, selon les enquêteurs, ont été impliqués dans l'assassinat sauvage de civils, la torture de prisonniers, le pillage et les vols. Leur procès a récemment été entamé à Rostov-sur-le-Don.

Le régime de Kiev poursuit son arbitraire antireligieux à l'encontre de l'Église orthodoxe ukrainienne.

La semaine dernière, Vladimir Zelenski a signé un projet de loi selon lequel Noël sera désormais célébré en Ukraine non plus le 7 janvier, mais le 25 décembre. De telles actions constituent en réalité un prolongement de la ligne des autorités ukrainiennes visant à éradiquer l'orthodoxie canonique dans le pays.

La communauté des experts occidentaux commence également à le reconnaître. Le 22 juillet à Vienne, la branche autrichienne du Centre d'études géostratégiques a organisé une conférence sur les violations des droits des chrétiens orthodoxes en Ukraine. Les participants ont été d'accord que le régime néonazi de Kiev détruisait l'Église orthodoxe canonique sous les yeux de la communauté internationale.

Dans ce contexte, je voudrais une fois de plus attirer l'attention sur le rapport "Sur les actions illégales du régime de Kiev à l'égard de l'Église orthodoxe ukrainienne, de son clergé et de ses paroissiens", publié sur le site web du ministère des Affaires étrangères de Russie le 25 juillet de cette année. Il contient les faits relatifs aux violations flagrantes des droits des chrétiens orthodoxes commises par Kiev avec la connivence du patriarcat de Constantinople, des États-Unis et d'un certain nombre d'autres pays occidentaux.

La lutte contre tout ce qui est russe en Ukraine prend de l'ampleur et franchit toutes les frontières imaginables. A Dnepropetrovsk, dans le cadre de la politique des autorités visant à effacer la culture russe de la vie de la population, l'Académie de musique Glinka de Dniepropetrovsk a été rebaptisée "Académie de musique de Dniepr". Apparemment, la qualité de l'enseignement et des services offerts s'est immédiatement améliorée. Que fera-t-on de la musique? Vont-ils "retirer" les notes que l'on trouve le plus souvent chez les compositeurs russes, barbouiller les portraits, retirer des cahiers les parties liées à la culture russe?

Kiev envisage de rebaptiser le monument Mère Patrie en "Mère Ukraine". Il a récemment été peint aux couleurs du drapeau américain. J'aimerais comprendre de quel genre de "mère Ukraine" s'agit-il? Ils ont déjà commencé à couper l'emblème de l'Union soviétique. Vous ne l'avez pas construit, vous ne l'avez pas érigé, vous n'avez pas alloué d'argent pour cela. Vous n'avez rien à voir avec cela. Démolir n'est pas construire. Cela tourne au théâtre de l'absurde. Un autre acte de vandalisme commis par le régime de Kiev sous le prétexte d'une soi-disant "décommunisation" s'est transformé en un nouveau scandale de corruption. Il s'est avéré qu'il n'y avait pas de production d'acier de haute qualité en Ukraine et que les matériaux devaient être achetés à l'étranger. Sous ce prétexte, le coût de l'ensemble du projet a presque triplé. Il n'y a pas d'acier. Ils ne peuvent rien faire eux-mêmes. Ils ne savent que voler. Je parle ici du régime de Kiev.

Ni le vide idéologique des initiatives improductives ni les énormes dépenses budgétaires dans le contexte de l'appauvrissement de la population ukrainienne ne peuvent arrêter les autorités de Kiev. Il semble qu'ils croient, tout comme les idéologues de Washington, qu'il est nécessaire de tuer autant de personnes que possible – sauf que dans ce cas, il ne s'agit pas de Russes, mais d'Ukrainiens. Les leurs. Les affamer, les traquer, les livrer au front "avec un aller simple".

Selon les politologues, le problème réside dans l'ampleur monstrueuse de la corruption qui règne dans tous les domaines de la vie en Ukraine. Comment pourrait-il en être autrement en Ukraine, alors que l'Occident et Washington détruisent l'ensemble de l'État de ce jeune pays depuis plusieurs décennies, en fournissant des "conseillers", des technologues politiques, en manipulant toutes les institutions de pouvoir existantes, en remplaçant la voix et la volonté du peuple par d'interminables campagnes de relations publiques. Dans de telles conditions, aucun système ne pourra être immunisé contre la corruption, le banditisme et la criminalité. Tous ces éléments constituent une partie intégrante d'un mécanisme étatique fonctionnel, avec ses avantages et ses inconvénients, ses victoires et ses défaites, ses réussites et ses échecs. Les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Pologne, avec la complicité des États baltes, ont détruit cet appareil d'État. Ils ont tout fait pour soumettre l'État à leur dépendance. Que veulent-ils maintenant?

Chaque projet proposé actuellement en Ukraine est un prétexte pour les responsables fascistes ukrainiens de se remplir les poches. Apparemment, pour la dernière fois. Ils pensent avoir assuré leur avenir politique là-bas, à l'étranger, avec des histoires sans fin sur la façon dont ils ont été "torturés" et empêchés de "vivre". Il leur faut maintenant "arracher un gros morceau" pour la dernière fois. Dans le même temps, le système de gouvernance de l'État ukrainien encourage ce vol presque flagrant. La dictature du régime de Kiev n'autorise pas la dissidence et punit sévèrement les dissidents.

Selon une analyse récemment publiée par l'inspecteur général du département d'État américain (j'aimerais me référer à eux, pour éviter qu'ils ne disent que nous faisons cela par "antipathie" pour le régime de Kiev; ce sont les gens qui publiquement, littéralement tous les jours, vénèrent ce régime), la corruption du gouvernement ukrainien pose à long terme des risques pour l'efficacité de l'aide des États-Unis. Si l'on traduit cela en langage courant, cela signifie que plus les États-Unis aideront l'Ukraine avec de l'argent, plus cet argent sera détourné par le gouvernement ukrainien. Les Américains envisagent même d'instaurer un contrôle strict de l'utilisation des aides. Pour cela, selon un document du département d'Etat, ils envisagent de multiplier le nombre d'employés de l'ambassade américaine à Kiev. Une approche naïve. Ils pensent que s'ils créent plus d'emplois à l'ambassade américaine, le régime de Kiev volera certainement moins. Peut-être vont-ils partager l'argent avec les diplomates américains? C'est le maximum. Comme cela s'est produit à plusieurs reprises avec les "conseillers" américains qui ont été "amarrés" dans notre pays dans les années 1990 par les mêmes représentants des services de renseignement américains. Au final, cela a tourné à une anecdote. Les Américains les ont "largués" ici pour qu'ils nous construisent une démocratie avec une économie libérale mais ils se sont eux-mêmes tellement embourbés dans la corruption qu'à leur retour dans leur pays, ils ont fait l'objet d'enquêtes et de procès. Sera-t-il mieux en Ukraine? Comment est-il possible de s'assurer que l'aide n'y est pas pillée? C'est un oxymore. Il y a un million de contradictions dans cette seule phrase. Ce n'est pas possible. Aucun diplomate américain ne fera quoi que ce soit à qui que ce soit.

Probablement que la prochaine étape sera la création d'unités spéciales des forces de l'ordre américaines sur le territoire de l'Ukraine, qui contrôleront la manière dont cette "aide" est transmise. Si elle est contrôlée, qui en aura besoin en Ukraine? Naïf! Ils ont affaire au régime de Kiev depuis tant d'années et n'ont toujours pas compris de quoi il s'agit.

Le 27 juillet est une date tragique pour notre pays tout entier. C'est la journée d'hommage aux enfants victimes de la guerre dans le Donbass. Depuis 2014, les nazis ukrainiens ont tué des centaines de résidents mineurs de la région de tous âges. Nous en avons parlé la dernière fois.

Il y a neuf ans, à la même date, les criminels de Kiev ont organisé un bombardement acharné de Gorlovka. Des dizaines de civils ont été tués et blessés, dont de nombreux enfants. Une cérémonie de deuil a eu lieu sur l'Allée des anges, un complexe commémoratif à Donetsk.

Les néonazis ukrainiens ont décidé d'apporter à nouveau leur contribution noire à cette date. Ce qu'ils ont fait à Gorlovka ne leur a pas suffi. Ils ont décidé de se distinguer une fois de plus. Ils ont organisé un envoi collectif de messages aux habitants de la région, dont la cruauté et le cynisme n'ont pas de limite. Dans ces messages, ils ont promis de tuer encore plus d'enfants, ont comparé le jour du deuil à la "journée du burger" et ont envoyé des images moqueuses utilisant des photographies d'enfants décédés.

Je ne comprends pas pourquoi et dans quel but. Pour que leur régime à Donetsk et Lougansk soit encore plus détesté? Pour inscrire à jamais leur nom en lettres sanglantes dans l'histoire de cette région? Est-ce pour cela que le régime de Kiev cherche à se distinguer? A priori, tout est déjà fait. Il me semble qu'il n'y a pas besoin d'en faire plus. Ces crimes ne seront jamais oubliés. Jamais! D'après tout ce que nous voyons et ce dont nous parlons, nous ne devrions pas oublier qu'en Ukraine les forces armées russes combattent une idéologie fasciste et misanthrope. Non pas avec des individus qui ne répondent absolument pas aux exigences élémentaires de la moralité et de l'éthique, mais avec l'ensemble du système "éduqué" précisément dans le but de "nettoyer" son propre espace de toute dissidence et de le diviser en variétés, en permettant à certaines de vivre et en interdisant d'exister à d'autres.

Tous ces faits (ce n'est qu'une petite partie de ce qui se passe là-bas) confirment que les buts et les objectifs de l'opération militaire spéciale sont justifiés et pertinents.

 

Sur les crimes du régime de Kiev depuis 2014 et les preuves de l'utilisation de méthodes terroristes

 

L'activité criminelle avec l'utilisation manifeste de méthodes terroristes est devenue depuis longtemps, comme nous l'avons dit à plusieurs reprises, une pratique courante du régime de Kiev. Ses représentants n'ont plus peur de l'admettre directement, revendiquant ouvertement la responsabilité d'attaques contre des installations civiles et d'actes terroristes contre des civils. La seule chose est qu'ils continuent d'insister sur le fait qu'il s'agit de cibles soi-disant non civiles. Les représentants du régime de Kiev reconnaissent qu'ils ont agi de la sorte, tout en précisant qu'il ne s'agissait pas d'installations civiles. Pour quelle raison des immeubles résidentiels délibérément ciblés, où il n'y a pas d'installations, d'entrepôts, etc., deviendraient-ils des infrastructures non civiles?

Cette pratique a débuté il y a longtemps. Les événements de Maïdan en 2013-2014, lorsque, à la suite d'un coup d'État armé, des forces nationales-radicales sont arrivées au pouvoir, pour lesquelles l'utilisation de la terreur était l’un des moyens de renverser le gouvernement légitime. C'est tout à fait vrai. Oui, il s'agissait d'une véritable terreur.

Des hommes politiques, des journalistes et des personnalités ukrainiennes ont été les premières victimes des extrémistes et des nationalistes des formations qui ont organisé le putsch sanglant à Kiev en février 2014. Le 18 février 2014, le bureau du Parti des régions au pouvoir a été attaqué. Des activistes ont lancé des cocktails Molotov et des bombes fumigènes sur le bâtiment, ont déclenché un incendie et ont battu les personnes qui tentaient de quitter les lieux. Comme résultat, deux employés du bureau ont été tués. Plus tard, la même tactique a été utilisée à Odessa le 2 mai 2014, lorsque des nationalistes armés, encouragés par les autorités (puis couverts par celles-ci), ont organisé un bain de sang dans la Maison des syndicats. Ils ont mis le feu au bâtiment pour éliminer les opposants au nouveau régime et ont tiré sur les personnes qui tentaient de s'échapper du bâtiment en flammes.

Je me souviens de la compassion du monde entier à l'égard de ceux qui ont tenté de quitter les tours jumelles en 2001 à New York. Nous étions tous devant nos télévisions, le souffle coupé, et nous avons prié pour ces personnes. Même si nous savions qu'ils étaient condamnés. Je me souviens très bien des "hululements" et des "huées" de ces mêmes voyous extrémistes qui se tenaient devant la Maison des syndicats à Odessa, attendant que les gens soient brûlés. Personne en Occident n'a prononcé alors le moindre mot de compassion (je ne parle même pas de condamnation, mais simplement de compassion humaine) lorsque le monde entier a vu ces images sauvages et terribles de ce que les extrémistes de Kiev avaient laissé derrière eux. L'Occident s'est détourné avec pudeur de ces images – les mauvaises personnes, le mauvais type de personnes étaient tuées sur ces images. Mais ce n'était que le début. Peut-être que certains, qui voulaient croire au meilleur, se faisaient encore des illusions en pensant qu'il ne s'agissait que de "goules" isolées et non d'un système, et que les autorités n'encourageraient pas de telles choses en Ukraine.

Mais au fil des années, nous constatons une approche systématique avec sa propre idéologie et sa propre philosophie, avec un grand nombre de méthodologies justifiées, avec des actions supplémentaires le long du périmètre, nettoyant tout ce qui pourrait même faire allusion à l'inhumanité de ceux qui effectuent de telles actions.

Alors, 42 personnes sont mortes à Odessa des mains des néofascistes. Elles sont mortes de façon horrible, à l'agonie, sous les "huées" de la foule, qui estimait qu'il devait en être ainsi avec tous ceux qui ne rejoignaient pas leurs rangs.

Le conflit dans le Donbass déclenché par le régime de Kiev en avril 2014 n'a fait que contribuer à son recours encore plus important à des méthodes de terreur. Les bombardements ukrainiens des secteurs peuplés de la région sont devenus systématiques. Le 2 juin 2014, Lougansk a fait l'objet d'une attaque aérienne massive et délibérée. Des avions d'attaque Su-25 ont frappé le centre de Lougansk, où se trouvaient un jardin d'enfants, un jardin public, des maisons résidentielles et le bâtiment de l'administration de la ville. Si vous ne me croyez pas, regardez ces images. Elles existent bel et bien. Le but de cette "action" était d'intimider les gens, de semer la panique, de les détruire. 8 civils ont été tués, 28 personnes ont été blessées. Pourquoi et pour quoi tout cela? Tout simplement parce que telle est l'idéologie néonazie.

Les habitants de Gorlovka ont appelé le 27 juillet 2014 "dimanche sanglant de Donetsk". Ce jour-là, l'armée ukrainienne a lancé une attaque massive d'artillerie sur cette ville paisible. Les habitants, qui n'étaient pas encore habitués aux bombardements, n'ont pas eu le temps de se mettre rapidement à l'abri. Des civils et des enfants sont morts. Des dizaines de personnes ont été blessées.

Par la suite, les forces armées ukrainiennes attaquaient régulièrement les quartiers résidentiels de Donetsk, de Lougansk et d'autres localités des républiques du Donbass. De 2014 à 2022, des milliers de civils ont été tués dans la région suite aux bombardements ukrainiens.

Avec le début de l'opération militaire spéciale, le régime de Kiev est passé à l'utilisation active et généralisée de méthodes terroristes. Utilisant des armes occidentales, les néonazis ukrainiens bombardent des quartiers résidentiels, installent des positions de tir et des dépôts de munitions dans des écoles, des hôpitaux et des immeubles résidentiels, utilisent des civils en tant que "boucliers humains" et fusillent des réfugiés et des prisonniers de guerre.

Un autre exemple? Je vous en prie. Boudionnovsk est une autre de nos tragédies. Ces choses ne sont-elles pas comparables? Oui, à l'époque, on l'appelait différemment. La région était différente. Mais la signification et la nature de l'événement, lorsque des terroristes, armes à la main, se cachent ouvertement derrière des civils, demeurent. Il y a un an, nous en parlions et on nous disait que ce n'était pas le cas, que le régime de Kiev ne pratiquait pas cela. Aujourd'hui, il l'a avoué. Ils ont admis qu'ils avaient effectivement utilisé des infrastructures civiles (jardins d'enfants, écoles et hôpitaux) à des fins liées aux hostilités. En d'autres termes, ils s'y retranchaient. Ils visaient ces installations. Ils faisaient tout pour de nouvelles mises en scène, sans se soucier des conséquences pour la population civile.

Vous souvenez-vous de l'histoire d'il y a un an? Les civils ne pouvaient pas quitter leurs maisons parce que les combattants de Kiev ne les laissaient pas sortir, les obligeant à rester dans les appartements et les immeubles. Ils avaient besoin d'eux comme otages. Il existe désormais des preuves documentées de l'aveu public du régime de Kiev à ce sujet.

Une catégorie à part de méthodes terroristes du régime de Kiev vise à réaliser des objectifs politiques. Cette catégorie comprend la destruction du pipeline d'ammoniac Togliatti-Odessa dans la région de Kharkov, le 5 juin de cette année. Il avait une importance globale pour la sécurité alimentaire. Il constituait l'un des éléments essentiels de l'accord sur les céréales – des accords globaux sur l'exportation de produits agricoles et d'engrais en provenance de Russie et de céréales en provenance d'Ukraine.

Depuis juillet 2022, les groupements armés ukrainiens ont effectué de multiples attaques persistantes sur la centrale hydroélectrique de Kakhovka, notamment avec des lance-roquettes multiples Himars américains. Ce bombardement méthodique a entraîné l'effondrement des structures de la centrale le 6 juin dernier et le déversement incontrôlé de l'eau du réservoir de Kakhovka, en aval du fleuve Dniepr. Cela a entraîné une catastrophe humanitaire et environnementale de grande ampleur dans la région. De plus, il pourrait y avoir des difficultés à refroidir les réacteurs de la centrale de Zaporojié. Ce n'est pas nouveau. Nous en avons déjà parlé.

Si l'on vous dit que tout cela est le résultat de l'opération militaire spéciale en cours et qu'il s'agit d'une réponse légitime (en fait, pseudo-légitime) de la part du régime de Kiev, ne les croyez pas. C'est ce qu'ils faisaient en 2014 et en 2015 encore et tout au long des huit années qui ont suivi. Ils ont miné les lignes électriques vers la Crimée, coupé l'eau, ils faisaient tout pour réaliser ces attaques terroristes.

On nous a parlé du "grand réalisateur" Oleg Sentsov. Personne, cependant, n'a vu ses "œuvres". Mais il a été pris en flagrant délit de minage d'un monument. Il s'y rendait. Vous vous souvenez de ce que l'Occident a fait? Ils ont mené toute une campagne en disant que c'était un artiste et qu'on ne pouvait pas le toucher. Et cet "artiste" était en fait un terroriste. Tout cela a commencé il y a longtemps.

Les deux attentats commis contre le pont de Crimée – le 8 octobre 2022 et le 17 juillet de cette année – font également partie des actions terroristes qui n'ont aucune justification militaire. Tout le monde le savait. Il s'agit avant tout de touristes. Le régime de Kiev et l'Occident en sont parfaitement bien au courant. Ces attaques ont entraîné la mort de civils. La nature terroriste des attentats est évidente. Le régime de Kiev en a assumé la responsabilité. Calmement, cyniquement. Auparavant, ils chuchotaient à voix basse qu'ils en étaient les auteurs, mais il ne fallait pas en parler. Aujourd'hui, ils en parlent haut et fort. Pourquoi? La raison est évidente. Parce que rien de ce que l'Occident leur a promis ne s'est concrétisé et il ne leur reste plus qu'à se tourner ouvertement vers le terrorisme.

Les autorités ukrainiennes utilisent activement des méthodes de terreur contre les journalistes, les personnalités politiques et publiques, tant dans leur propre pays qu'en Russie. En voici quelques exemples. Le 15 avril 2015, un ancien député de la Rada (parlement ukrainien) du Parti des régions, Oleg Kalachnikov, a été assassiné devant son appartement à Kiev. Le lendemain, 16 avril 2015, le journaliste Oles Bouzina a été abattu près de son domicile à Kiev. Les auteurs de cet assassinat ne sont pas encore tenus responsables de leurs actes. Le 20 juillet 2017, le célèbre journaliste russe et ukrainien Pavel Cheremet a été victime d'un attentat à l'explosif dans sa voiture à Kiev.

Le 31 août 2018, le chef de la RPD Alexandre Zakhartchenko, a été tué à Donetsk par la détonation d'un engin explosif.

Le 20 août 2022, la journaliste et politologue Daria Douguina a été assassinée à Moscou. Le Service fédéral de sécurité de Russie a établi l'implication du Service de sécurité de l'Ukraine dans ce meurtre. Le 6 mars de cette année, une tentative de faire exploser la voiture du fondateur de la chaîne de télévision Tsargrad, Konstantin Malofeïev, a été déjouée. Le 2 avril, le correspondant de guerre Vladlen Tatarski a été tué à Saint-Pétersbourg. Selon l'enquête, l'explosion qui a tué le journaliste a été organisée par les services spéciaux ukrainiens. Le 6 mai de cette année, l'écrivain et publiciste Zakhar Prilepine a été blessé par un attentat à la voiture piégée dans la région de Nijni Novgorod. Le 22 juillet, une voiture civile transportant des journalistes a été attaquée dans la région de Zaporojié avec des armes à sous-munitions fournies par les États-Unis. Le correspondant militaire de RIA Novosti, Rostislav Jouravliov, a été tué. Quatre de ses collègues ont été blessés.

Tout ce que le régime de Kiev fait aujourd'hui relève de la méthodologie des terroristes internationaux. Rappelez-vous comment le régime de Kiev et les forces armées ukrainiennes traitaient les prisonniers de guerre en leur tirant dessus. Tout cela a été filmé. N'est-ce pas ce que les terroristes de Daech interdit faisaient lorsqu'ils filmaient tous leurs crimes sanglants en les diffusant dans le monde entier? Vous pouvez expliquer dans quel but ils faisaient cela? Vous n'arriveriez pas à comprendre. Parce que pour cela, il faut avoir la logique d'un terroriste pour intimider, semer la terreur, faire la démonstration de son pouvoir et ensuite utiliser tout cela à ses propres fins.

Ces derniers temps, les autorités ukrainiennes ont de plus en plus recours à des méthodes terroristes. J'ai déjà mentionné certaines d'entre elles. De nouvelles méthodes sont également inventées. Cela est principalement dû à l'échec apparent de la contre-offensive des forces armées ukrainiennes, généreusement financée par les États-Unis et d'autres pays de l'Otan.

Le recours à la terreur par le régime de Kiev est un facteur qui aggrave la crise ukrainienne et éloigne les perspectives de son règlement par des moyens pacifiques. On sait que les armes et les équipements fournis à l'Ukraine par ses sponsors occidentaux sont souvent utilisés pour perpétrer des actes terroristes, ce qui les rend directement impliqués dans tous ces crimes.

Permettez-moi de vous rappeler que les termes "régime parrain du terrorisme" et "État parrain du terrorisme" sont largement utilisés en Occident. C'est donc ce qu'ils font. Ils financent l'activité terroriste du régime de Kiev.

 

Sur la déclaration du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, à l'occasion du premier anniversaire des événements à Yelenovka

 

Nous avons prêté attention à une autre démarche anti-russe du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Volker Türk. Cette fois il a décidé de se distinguer par une déclaration à l’occasion du premier anniversaire des événements à Yelenovka, où des militaires ukrainiens qui se trouvaient dans la maison d'arrêt ont été tués à la suite d'une frappe de missile par les forces armées de ukrainiennes.

Nous voudrions encore une fois appeler le Haut Commissaire de respecter les principes d'objectivité et d'impartialité sur lesquels son travail et le mandat qui lui était livré doivent être fondés. Il n'est pas convenable pour un fonctionnaire de l'ONU de s'attribuer le rôle d'un "procureur général" de  l'échelle internationale et de donner ses propres évaluations des actions d'États souverains sans aucune preuve et sans comprendre ce qu'est la base de preuves.

Il est surprenant d'entendre Volker Türk affirmer que la mort de plus de cinquante prisonniers de guerre ukrainiens dans le centre de détention d'Elenivka n'a pas été causée par un missile tiré à partir d'un MLRS HIMARS.

On peut légitimement se demander comment le Haut-Commissariat dirigé par M. Türk, qui n'a aucune compétence dans un domaine aussi spécifique, en est arrivée à cette conviction. Quelqu'un lui a-t-il remis les documents ? J'aimerais savoir qui a remis les documents et quels sont les documents eux-mêmes. Les références du Haut-Commissaire à certains "témoignages de victimes et de leurs proches" ne résistent pas à la critique. Comme le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme n'a mené aucune enquête ou expertise, il n'y a rien à dire. En réalité, nous avons affaire à encore une révélation vide de sens tombant sous la rubrique de "hautement probable" (highly likely). Nous avons même présenté les diverses gradations. C'est l'une d'entre elles.

Ce faisant, M. Türk fait la sourde oreille aux informations officielles du ministère de la Défense de la Fédération de Russie et du Comité d'enquête de notre pays, qui ont été portées à l'attention du grand public à plusieurs reprises.

Nous regrettons que le Haut-Commissaire ait une fois de plus fait preuve d'une politique de deux poids, deux mesures et d'une réticence à évaluer objectivement les actions du régime de Kiev.

 

A propos de la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur l'utilisation systématique de méthodes terroristes par l'Ukraine

 

Le 31 juillet dernier, à l'initiative de la Russie, une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies s'est tenue sur l'utilisation systématique de méthodes terroristes par l'Ukraine.

Le Secrétaire général adjoint et Directeur du Bureau des Nations Unies de lutte contre le terrorisme, Raffi Gregorian, et l'activiste civil Serguei Tchaouline, victime de l'attentat terroriste perpétré en avril dernier contre le correspondant de guerre Vladlen Tatarski, ont pris la parole lors de cet événement.

Le représentant russe au Conseil de sécurité de l'ONU a décrit en détail, à l'aide d'exemples concrets, la nature terroriste du régime de Kiev, en soulignant la responsabilité de ses alliés occidentaux dans ces actions. Il a également mis l’accent sur le rôle du Secrétariat des Nations Unies et d'autres structures internationales qui, en refusant de réagir aux actions de plus en plus flagrantes du régime de Kiev, ont contribué à son glissement vers le terrorisme.

De leur côté, les pays occidentaux ont, comme on pouvait s'y attendre, tenté de déplacer le centre de la discussion vers "l'agression russe". Ce faisant, certains des plus ardents défenseurs du régime de Kiev sont allés jusqu'à justifier directement son recours à des méthodes terroristes. J'ai cité le Département d'État américain dont un représentant a déclaré que les terroristes pouvaient choisir leurs propres cibles. Il est vrai qu'il ne qualifie pas "le régime de Kiev" de terroriste, mais dit simplement "le régime de Kiev". Mais les méthodes sont terroristes, et le régime l'est aussi.

Il n'est pas surprenant que les dirigeants militaires et politiques de l'Ukraine, sentant leur impunité absolue, n'aient pas peur d'admettre qu'ils commettent de plus en plus d'attaques contre des civils et des infrastructures civiles qui n'ont pas de vocation militaire.

La Russie continuera d'attirer l'attention de la communauté internationale, en particulier dans le cadre du Conseil de sécurité des Nations Unies et d'autres organes spécialisés de cette structure, sur les graves conséquences humanitaires des activités terroristes du régime de Kiev.

 

A propos des remarques du directeur du MI6, Richard Moore, à Prague

 

Nous ne pouvons ignorer le récent (datant du 19 juillet dernier) discours du chef du service de renseignement extérieur britannique (MI6), Richard Moore, à l'ambassade britannique de Prague, qui était d'une nature fortement russophobe. Cela n'était pas arrivé depuis longtemps.

En tant que chef des "opérations secrètes" de Londres à l'étranger, il a de nouveau parlé d'une sorte d'"agression russe" et de la nécessité de continuer à fournir toute l'assistance possible aux forces armées ukrainiennes. Par ailleurs, il n'a pas nié l'implication des services spéciaux de son pays dans des actes terroristes commis contre la Russie, notamment sur le pont de Kertch, notant que l'Ukraine avait le droit de se défendre et que l'Occident devait l'y aider. Apparemment, il ne s'est guère soucié du fait qu'il s'agit d'infrastructures civiles.

Nous avons également noté les propos de M. Moore, qui témoignent de l'intention de Londres d'enfoncer un coin dans les relations de la Russie avec les pays africains, ainsi qu'avec l'Iran et la Chine. Comme l'a montré le sommet Russie-Afrique qui s'est tenu à Saint-Pétersbourg, ces provocations de la part des Britanniques n'ont aucune chance d'aboutir. Mais ils ne veulent pas abandonner.

Ayant complètement oublié les notions élémentaires (je ne parlerais même pas d'honneur et de décence) ne serait-ce que du code de comportement d'un gentleman, M. Moore a appelé nos citoyens à trahir leur patrie – à coopérer avec les services de renseignement britanniques.

C'est une idée intéressante. Je suppose que nous devrions répondre en miroir. Peut-être devrions-nous lancer de tels appels aux sujets britanniques et aux citoyens d'autres pays de l'"axe du mal" de l'Otan, en leur suggérant de coopérer avec nos services de renseignement. Je pense que c'est une excellente idée d'inviter les citoyens britanniques, dont beaucoup se trouvent très coincés financièrement, à travailler avec les services de renseignement russes. Pourquoi ne pas le faire ? Où est le problème ? Après tout, du point de vue de Londres, c'est la norme. Je ne vois pas pourquoi nous devrions nous en priver.

Pour nous, l'hostilité de Londres à l'égard de la Russie est depuis longtemps évidente. Mais aujourd'hui, l'insolence et l'impudence du chef de l'agence d'espionnage britannique ont franchi toutes les limites imaginables. Dans l'ensemble, il a joué un mauvais tour à lui-même. Avant, ils avaient l'air plus intelligents.

Tout cela ressemble beaucoup aux méthodes de propagande pratiquées par Joseph Goebbels. La russophobie s’inscrivant dans la "frénésie" nationaliste, toutes ces "techniques". Pendant la Seconde Guerre mondiale, les nazis ont suggéré aux citoyens de l'Union soviétique et de la Grande-Bretagne de coopérer. Ils disaient que la mère patrie ne les aimait pas, mais que l'Occident les aimait beaucoup. Là, nos concitoyens commencent à être aimées immédiatement, lorsque la "guerre éclair" échoue. Après l'échec d'une "guerre éclair", l’Occident passe toujours au plan "B" et leur propose de coopérer. Parce qu'il "les aime tellement".

Il y a des choses que nous ne professons pas, mais il y a des actions auquel nous savons répondre en miroir. Attendez nos réponses. Mais ne vous indignez pas ensuite que nous nous mêlions des affaires intérieures de la Grande-Bretagne. Ce ne sera pas le cas. Il s'agira simplement d'une réponse en miroir.

 

A propos de la réaction de l'UE aux amendements à la loi Sur les organisations à but non lucratif

 

Nous avons réagi à la déclaration du porte-parole de la Commission européenne, Peter Stano, concernant les amendements à la loi fédérale "Sur les organisations à but non lucratif" et les amendements aux codes pénal, de procédure pénale et administratif de la Fédération de Russie, qui, en particulier, réglementent la procédure de participation des personnes physiques et morales russes aux activités des ONG étrangères.

Selon l'UE, ces amendements iraient à l'encontre de la Constitution russe et "restreindraient gravement les droits et libertés des citoyens". En outre, il est déduit très intelligemment que ces amendements visent à "isoler" le peuple russe du "reste du monde".

M. Stano, êtes-vous sérieux ? Commençons par le fait que l'"Occident collectif" est loin d'être le "reste du monde". Il en est la minorité. Désormais, de tous les points de vue. Or, personne n'a délégué à Bruxelles le droit de s'exprimer au nom "du monde entier". Non pas parce que ce droit n'existe pas. Mais l'Union européenne s'est moralement discréditée. L'absence de capacité à prendre des décisions de manière indépendante met en principe fin à tout rôle sérieux de cette association dans les affaires mondiales. Il est temps que l'UE se débarrasse de ses habitudes néocoloniales.

Deuxièmement, nous vivons en Russie. C'est notre pays, notre législation, notre Constitution. Sans faire appel à M. Stano et à la "démocratie" bruxelloise, nous pouvons décider comment vivre, quoi entreprendre et comment faire face aux problèmes. Nous savons nous y prendre. Lorsque nous aurons besoin d'un conseil, nous le demanderons certainement. Jusqu'à présent, je constate que c’est Bruxelles qui ne va pas très bien et qui a besoin de ces conseils.

Cette réaction nerveuse de la Commission européenne est compréhensible : les initiatives législatives de la Russie réduisent encore la capacité de Bruxelles à tenter d'influencer la situation politique intérieure de la Russie. C'est cela, et non les restrictions imaginaires des droits des citoyens russes que l'Occident défend du bout des lèvres, qui provoque le mécontentement de l'Union européenne.

Autre point important. L'Union européenne et la Commission européenne, par la bouche de M. Stano, parlent maintenant du fait que nos amendements et nos lois restreignent prétendument les citoyens russes dans certaines activités et visent à isoler le peuple russe du reste du monde. M. Stano est-il au courant des douzaines de paquets de sanctions adoptées par l'Union européenne, qui limitent ouvertement la capacité du peuple russe à communiquer, bien sûr, non pas avec le "reste du monde", mais directement avec l'Union européenne ?

Peut-être M. Stano ne sait-il pas que la décision de l'Union européenne a coupé toutes les possibilités de voyages aériens civils. Cette décision a frappé tous les citoyens de notre continent. Ceux qui vivent en Europe occidentale et ceux qui vivent dans la partie centrale de l'Europe – dans notre pays – et ceux qui, dans d'autres régions du monde, utilisaient ces routes comme voies de transit pour se rendre sur le continent européen.

M. Stano ne sait probablement pas que les sanctions élaborées collectivement par l'Occident et appliquées par l'Union européenne, Washington ou les deux bloquent la possibilité d'effectuer des transferts d'argent, d'utiliser des cartes et de voyager librement par n'importe quel moyen de transport.

M. Stano ne sait probablement pas que pendant de nombreuses années, bien avant 2022, l'Union européenne s'est moquée du bon sens en manipulant les négociations sur les espaces sans visa, sur l'assouplissement du régime d'exemption de visa, et qu'elle est maintenant passée à l'utilisation du régime de visa comme outil politique, ce qui est interdit par les documents mêmes que les pays de l'Union européenne ont signés.

M. Stano n'est probablement pas au courant du nombre colossal de restrictions au commerce, au développement de liens, aux contacts humanitaires, qui ont été imposées par l'Union européenne à notre pays. Et pas seulement le nôtre. Il y a d'autres pays et régions du monde où l'Union européenne a quelque chose à détruire. Dans notre cas, ces éléments sont innombrables. Et après tout cela, M. Stano, au nom de la Commission européenne, a "déniché" un article de notre loi qui isole soi-disant les Russes de l'Union européenne ?

Les ONG étrangères sont tenues d'enregistrer leur succursale ou leur bureau de représentation en Russie afin d'impliquer légalement des citoyens russes dans leurs activités. En quoi consiste cet isolement ? Une simple histoire formelle, comme il en existe dans tous les pays. De toute évidence, seuls ceux qui ne veulent pas travailler de manière transparente et civilisée, mais cherchent à mettre en œuvre un "agenda dissimulé", en utilisant les ressources financières considérables allouées à cette fin, y compris à partir des budgets des États et des associations menant une politique hostile à la Russie, peuvent avoir des difficultés avec cela. Oui, ce sera difficile pour eux. Or, nous voulons vraiment isoler ceux qui sont engagés dans la destruction de notre pays sous le couvert d'ONG. C'est un fait. Nous avons beaucoup souffert.

Une fois de plus, nous sommes contraints de rappeler fermement à l'Union européenne la nécessité d'adhérer au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États souverains.

En même temps, le représentant de la Commission européenne n'est pas du tout embarrassé (c'est la déclaration la plus absurde de M. Stano) par le fait que l'UE elle-même a lancé un processus législatif sur le soi-disant paquet de la "Défense de la démocratie". Sous le prétexte de lutter contre "l'ingérence dans les processus démocratiques européens", Bruxelles fait adopter, dans le cadre de ce paquet, une "Directive relative à des normes communes de transparence et de comptabilité pour les prestataires de services de représentation d’intérêts dont les activités sont coordonnées ou financées depuis l'extérieur de l'UE", que les ONG européennes, par analogie avec la loi américaine sur les agents étrangers, appellent "EuroFARA" (il existe une loi américaine FARA sur les agents étrangers, et une réglementation similaire est en train d'être adoptée dans l'Union européenne). L'objectif est d'assurer le contrôle le plus strict de la part de l’Union européenne en ce qui concerne les services de représentation d’intérêts pour décourager les tentatives de promotion camouflée de ces services. Occupez-vous donc de vous, de vos affaires et de la façon dont tout cela correspond aux normes démocratiques que vous affirmez depuis des années.

Dans ce contexte, la critique des activités législatives des pays tiers (je ne parle pas de nous, mais en général), visant à rationaliser les activités des ONG étrangères, formulée par un représentant officiel de l'UE semble, pour le dire franchement, stupide.

 

A propos du non-respect par les États occidentaux participants de l'OSCE de leurs engagements en matière de transparence des transferts d'armes légères et de petit calibre (ALPC)

 

Alors que le conflit en Ukraine entre dans une phase brûlante, nous constatons des violations à grande échelle par les États-Unis d'Amérique et leurs satellites du Document de l'OSCE sur les armes légères et de petit calibre (2000) et des Principes régissant les transferts d'armes classiques (1993). On parle beaucoup aujourd'hui de la façon dont tout le monde "s’échappe" des documents qui ont encadré la stabilité stratégique et le contrôle des armements. J'entends beaucoup de questions de la part d'experts qui nous demandent lors de conférences de presse, quand on devrait s’attendre à ce que les États-Unis et la Russie, une fois de plus et à un nouveau niveau, s'engagent dans une limitation mutuelle des armements. Voyons ce qui se passe réellement du côté des États-Unis et de l'"Occident collectif", afin de lever toutes les interrogations sur ce qui se passera à l'avenir.

En "injectant" des armes dans les arsenaux des néo-nazis de Kiev, les Occidentaux cautionnent les violations des droits de l'homme commises par le pays bénéficiaire, provoquent une escalade de la confrontation armée et se rendent complices des crimes de guerre commis par les forces armées ukrainiennes contre la population civile de part et d'autre de la ligne de contact. Ils ont des engagements envers l'OSCE dans le cadre de cette structure. Tout ce qu'ils font va à l'encontre de ces engagements.

Il est caractéristique que, dans ces conditions, une tendance prévisible cette année ait été l'échec massif des États de l'"Occident collectif" à fournir des informations sur les exportations d'armes légères et de petit calibre vers d'autres pays et sur les importations en provenance d'autres pays pour 2022. Sur les 57 pays de l'OSCE, seuls 26 ont respecté leurs engagements au titre du document sur les ALPC, et seuls sept États participants ont ouvertement "admis" avoir fourni des armes aux néo-nazis de Kiev. Il est assez révélateur que, parmi eux, il n'y ait aucun des principaux "fournisseurs d'armes" de l'Ukraine, y compris les États-Unis d'Amérique, la Grande-Bretagne et la France. Quant aux Ukrainiens eux-mêmes, ils ont refusé de rendre publiques les données sur les importations d'ALPC. Ils tentent donc de dissimuler les faits relatifs aux transferts d'armes vers la zone de confrontation armée. Pourquoi ? D'une part, tout cela est en violation des engagements pris, et d'autre part, nous avons déjà parlé de l’"entrelacement" corrompu entre Washington et Kiev. Des statistiques et des données seront soumises à l'OSCE – il sera possible de confronter et de comparer ce qui se passe réellement là-bas. Qui veut cela ? Washington n’est prêt à lutter contre la corruption à Kiev qu'en paroles. En réalité, il y participe activement. Il l'a créée dans ce but, pour y participer, pour détruire l'État, pour avoir un moyen d'influencer les élites politiques et pour utiliser l'Ukraine comme un outil. C'est pourquoi ils ont "semé" la corruption dans ce pays.

Dans le même temps, compte tenu des livraisons massives de produits militaires au régime de Kiev, il devient de plus en plus difficile pour les États occidentaux participant à l'OSCE de dissimuler les faits croissants de vol, de revente et de détournement d'armes vers le trafic illégal.

La question de savoir où et quand la prochaine arme fournie à l'Ukraine par la "charitable" alliance d'États occidentaux fera "surface" reste ouverte. Mais c'est en train de se produire. Des innocents partout dans le monde, y compris leurs propres citoyens (de l’UE), peuvent se retrouver dans la ligne de mire de fusils tchèques ou belges. Cependant, les pays de l'Otan et de l'UE ignorent constamment la menace que des armes modernes tombent entre les mains de radicaux et de terroristes nationalistes, tant en Ukraine qu'à l'étranger, de sorte qu'étant donné les risques élevés de ces conséquences, nous pouvons directement parler de pays occidentaux qui cautionnent les activités terroristes.

De nouvelles livraisons d'armes et de munitions à Kiev ne lui apporteront pas la percée souhaitée sur le champ de bataille, mais garantiront la prolongation du conflit, l'épuisement des économies européennes et des dommages encore plus importants aux capacités de défense des États occidentaux participants de l'OSCE.

Revenons à la première thèse sur ce sujet. Avec qui devons-nous négocier sur les questions sensibles ? Avec des personnes ayant contracté des engagements en matière de sécurité qu'elles n'honorent pas et qui trichent sur des engagements dont elles sont responsables non pas envers nous, mais envers la communauté internationale globale et directement envers leurs alliés?

 

De nouvelles preuves des crimes du Japon militariste

 

Comme l'ont révélé de nombreux médias en Chine et au Japon, un document d'archives a récemment été découvert à Tokyo. Il révèle de nouveaux faits sur la structure et les activités de l'"Unité 731" de l'armée japonaise du Guandong, qui avait procédé à de monstrueux essais d'armes bactériologiques sur des êtres humains pendant la Seconde Guerre mondiale. Vous vous souvenez qu'on nous a toujours dit qu’il n'existait pas ? Il s'avère que le document existe.

La découverte est un rapport daté de 1940, adressé par le chef de cette unité aux plus hauts dirigeants du pays, qui complète de manière frappante le témoignage des criminels de guerre japonais lors du procès de Khabarovsk en 1949. Comme cela a été souligné à maintes reprises, des actions en justice visant à faire appliquer ses décisions, ainsi que celles du Tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient de 1946-1948, sont en cours. Dans ce contexte, nous attendons avec impatience de recevoir le document susmentionné dans un avenir proche, après en avoir demandé une copie à nos collègues chinois qui, selon les informations disponibles, l'ont déjà en leur possession.

Cet événement nous oblige une fois de plus à rappeler au Tokyo officiel la nécessité de reconnaître son entière responsabilité dans l'agression des années 1930-1940, y compris l'invasion de la Mandchourie en 1931-1932 et son occupation en 1937, le massacre de Nanjing, les provocations armées au lac Hasan et sur la rivière Khalkhin-Gol en 1938-1939 (mon grand-père a participé à ces batailles) et bien d'autres événements que Tokyo doit non seulement se rappeler, mais aussi analyser. Ils sont engagés dans le contraire – l'oubli. L'administration Kishida devrait également cesser de tenir un discours revanchard et de tolérer tacitement les manifestations organisées par les nationalistes d'extrême droite devant les institutions diplomatiques russes à l'occasion du prochain anniversaire de l'entrée en guerre de l'URSS contre le Japon militariste (9 août 1945). Avec un tel "bagage", ils devraient tous se repentir pour le reste de leur vie (je parle maintenant de l'establishment politique à Tokyo), et non pas organiser des manifestations. Nous savons qu'elles sont organisées et nous savons par qui, et que l'État japonais est directement impliqué. N'organisez pas ces manifestations devant nos missions diplomatiques ! Depuis des lustres, constamment, de décennie en décennie, des bus équipés de haut-parleurs sont conduits devant nos missions diplomatiques et consulaires à Tokyo pour mener une véritable attaque psychologique. Ils émettent 24 heures sur 24 à l'aide de mégaphones, profèrent des slogans et considèrent que c'est normal. Ensuite ils nous font la leçon sur la "démocratie".

Une fois de plus, ils devraient se repentir et analyser, afin qu'ils n'osent plus jamais recommencer à l'avenir. C'est ce qu’ils devraient faire et sur quoi ils devraient concentrer des ressources, pas sur des bus avec des mégaphones, en croyant que c'est normal et que c'est ainsi que les gens civilisés se comportent. C'est ainsi que se comportent les barbares.

Il convient de noter que l'Armée rouge, de l'avis général des historiens nationaux et étrangers, a contribué de manière décisive à la fin rapide de cette guerre sanglante et a sauvé des millions de vies de Japonais ordinaires vivant sur le territoire principal du pays. Sans les frappes nucléaires américaines sur Hiroshima et Nagasaki, d'autres vies de Japonais ordinaires auraient été sauvées. Il faut toujours s'en souvenir. Nous continuerons à le rappeler. Plus il y aura de bus devant nos ambassades, plus nous le leur rappellerons.

Par la même occasion, nous réaffirmons que les îles Kouriles du Sud font partie intégrante de la Fédération de Russie depuis la Seconde Guerre mondiale. Compte tenu de ce fait incontestable, nous considérerons à l'avenir toute "protestation" correspondante de Tokyo comme une tentative d'ingérence dans nos affaires intérieures et une violation des principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies.

 

Extrait des réponses aux questions:

Question: Comment Moscou évalue-t-il les déclarations du Premier ministre arménien Nikol Pachinian lors de la conférence de presse du 25 juillet dernier, selon lesquelles l'activité de négociation de la Russie dans le cadre de la normalisation arméno-azerbaïdjanaise a diminué, car la Russie ne peut pas consacrer toute son énergie à cette voie, étant occupée par les événements en Ukraine, ainsi que les spéculations de M. Pachinian sur le retrait possible des soldats de la paix russes du Haut-Karabakh ?

Réponse: La logique n'est pas très claire. Du point de vue des dirigeants arméniens, il semblerait que tout se soit déroulé sans heurts dans cette direction jusqu'en 2022. Examinons les faits.

Les propos selon lesquels certains domaines de la politique étrangère seraient devenus moins prioritaires pour Moscou dans le contexte de l'opération militaire spéciale ne reposent sur aucune base factuelle. Il s'agit probablement de jugements de valeur, d'opinions personnelles et d'émotions. Il vaut la peine d'examiner les faits. La Russie a été et reste pleinement intéressée par l'avancement du processus de normalisation des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, et par l'instauration d'une paix et d'une harmonie durables dans la région. Cela vaut également pour le Caucase du Sud. Et nous respectons également tous nos autres engagements.

De quelle "baisse d'activité" pouvons-nous parler si toute une série de contacts de haut niveau avec la Russie ont eu lieu au cours des deux derniers mois ? Parmi les principaux, citons la réunion trilatérale des dirigeants à Moscou le 25 mai dernier, la 12e réunion du Groupe de travail trilatéral sur le déblocage des communications de transport coprésidée par les vice-premiers ministres de Russie, d'Azerbaïdjan et d'Arménie le 2 juin dernier, les entretiens des ministres des affaires étrangères de Russie, d'Azerbaïdjan et d'Arménie à Moscou le 19 mai et le 25 juillet derniers. S'agit-il d'un ralentissement ? Je n'ai cité des données que pour les mois de mai, juin et juillet.

Il faut regarder la vérité en face. Il s'agit pour Bakou et Erevan de mettre en œuvre de manière cohérente les accords conclus, ce à quoi nous sommes prêts à contribuer de toutes les manières possibles. Mais la mise en œuvre de ce que les parties ont convenu est une priorité.

Les spéculations concernant la décision éventuelle des forces de maintien de la paix russes de se retirer du Haut-Karabakh, en particulier dans le contexte de la situation humanitaire extrêmement difficile qui y règne actuellement, sont absolument incompréhensibles. Est-ce le souhait de M. Pachinian ? Veut-il qu'il en soit ainsi ? Il est bien connu que nos soldats de la paix remplissent des fonctions importantes – de l'échange de prisonniers au déminage, en passant par le règlement des incidents et la fourniture d'une assistance humanitaire. Du point de vue des dirigeants arméniens, cette activité n'est-elle pas nécessaire, n'est-elle pas souhaitable et veulent-ils qu'elle cesse ? Ils devraient se faire une opinion. Malheureusement, nous constatons souvent que les représentants du gouvernement arménien adoptent une position ambiguë sur un certain nombre de questions clés. Je voudrais qu'il n'y ait pas d'ambiguïté sur ce point. Jongler avec les mots ne mène à rien de bon.

La contribution essentielle du contingent russe de maintien de la paix pour assurer la sécurité dans la zone où il est déployé a été notée à plusieurs reprises au plus haut niveau et l'importance de ses actions pour normaliser la situation a été soulignée.

Ces tentatives de remise en cause soulèvent de grandes questions. Dans quel but cela se fait-il ? En général, après que les dirigeants arméniens ont reconnu le Haut-Karabakh comme étant azerbaïdjanais (comme ils l'ont dit), toute allégation contre la Russie concernant l'absence d'efforts semble doublement inappropriée.

Question: À la fin de la semaine dernière, vous avez déclaré que des pourparlers étaient en cours avec un certain nombre de pays africains en vue d'y ouvrir des ambassades russes. Est-ce que du nouveau personnel ayant les connaissances nécessaires pour travailler en Afrique est formé pour ces ambassades, ou est-ce que des diplomates qui ont dû quitter les pays de l'UE et des États-Unis plus tôt que prévu seront affectés à ces postes ?

Réponse: Aujourd'hui, des accords ont été conclus pour l'ouverture d'ambassades russes dans certains États africains avec lesquels nous entretenons des relations diplomatiques de longue date.

Pour travailler dans les nouvelles ambassades, nous emploierons tout d'abord des spécialistes de ces pays, qui sont disponibles au ministère russe des Affaires étrangères en nombre suffisant et qui ont déjà prouvé qu'ils étaient d'excellents professionnels dans ce domaine. Quant au personnel des missions étrangères fermées en Europe, notre ministère dispose de tout un programme d'emploi en fonction de leurs qualifications, de leur niveau de formation professionnelle et de leurs compétences linguistiques, tant au sein de l'administration centrale que dans les missions étrangères. Tout est décidé au cas par cas, mais l'approche est systématique. Différents paramètres d'emploi sont pris en considération pour chaque employé. Tout est défini dans le programme correspondant (par "programme", j'entends un document).

En ce qui concerne les projets spécifiques d'ouverture d'ambassades, nous ne manquerons pas de partager des informations dès que le processus de négociation avec nos partenaires nous le permettra.

Question: Le département d'État américain a confirmé l'ouverture de négociations sur les garanties de sécurité pour l'Ukraine cette semaine. Le chef du service de presse du département d'État américain, Matthew Miller, a déclaré que les négociations porteraient sur des engagements à long terme visant à fournir à Kiev une assistance en matière de sécurité qui ne soit pas liés aux approvisionnements actuels. Auparavant, le chef du Bureau du président de l’Ukraine, Andriy Yermak, avait déclaré que les garanties seraient en place jusqu'à ce que le pays rejoigne l'Otan. À votre avis, que signifient ces garanties de sécurité pour l'Ukraine et comment la Russie évalue-t-elle ces actions de Washington en général ?

Réponse: Il s'agit d'une gymnastique verbale. Son but est de trouver de belles formulations de science politique, mais l'essence reste la même : utiliser l'Ukraine comme instrument de la guerre hybride antirusse déclenchée par l'Occident, préserver le territoire ukrainien comme tête de pont (au sens littéral du terme) pour la réalisation de l'objectif que j'ai mentionné plus tôt.

Washington remplit fidèlement les fonctions d'état-major général de la guerre hybride de l'Occident "collectif" contre la Russie, n'épargne pas ses propres forces et fonds, ni ceux de l'Europe, et ne tient pas compte des pertes militaires des Ukrainiens – juste pour s'assurer que notre pays voisin reste une source de menaces pour la Russie aussi longtemps que possible. Les Américains ont dépensé plus de 43 milliards de dollars pour la seule aide militaire au cours de l'année et demie écoulée.

Le régime de Kiev s'attendait à recevoir des indications sur les perspectives d'adhésion à l'Otan lors du sommet de l'alliance à Vilnius le 12 juillet dernier. Il ne s'agissait même pas d'une attente, mais d'une hystérie de Vladimir Zelenski et d'une campagne de relations publiques à grande échelle qui s'apparentait à du chantage. Cependant, il est évident qu'il n'y a pas de consensus sur cette question parmi les membres de l’alliance, et ce pour des raisons totalement différentes. Apparemment, afin de crédibiliser d'une manière ou d'une autre le thème de la non-division et d'une sorte de "consolidation" (comme ils l'appellent) dans la communauté des sciences politiques, suite à la réunion de Vilnius, l'administration Biden a décidé de choisir les "bonnes" phrases et d'inspirer ainsi le régime de Kiev en lui promettant de réfléchir à des "garanties de sécurité" pour lui et de le motiver ainsi à continuer à se battre. L'objectif est évident. J'en ai déjà parlé.

Je voudrais rappeler notre position, que nous avons exprimée à de nombreuses reprises : un véritable règlement pacifique du conflit ukrainien exige le statut de neutralité de l'Ukraine. Toute tentative d'inclure le pays dans l'Otan, de lui fournir de telles garanties de sécurité ou de proposer une formulation qui pourrait être assimilée à une adhésion à cette organisation compliquerait considérablement la situation autour de la crise ukrainienne et entraînerait des conséquences incontrôlables pour la sécurité en Europe et dans le monde. Je pense que tous s'en rendent compte aujourd'hui.

Il est important de rappeler que pour les Etats-Unis, l'Ukraine est avant tout un outil pour atteindre leurs propres intérêts géopolitiques. Tôt ou tard, Washington devra s'accommoder des nouvelles réalités géopolitiques et dire adieu à ses prétentions à l'hégémonie. Pour les Etats-Unis, le processus sera difficile, douloureux (parce qu'ils sont exceptionnels), mais inévitable.

Question: Quelle est la position de la Russie sur les demandes de la partie azerbaïdjanaise de restituer à l'Azerbaïdjan sept enclaves dans les régions d'Ararat et de Tavouch ?

Réponse: Nous connaissons la position de Bakou sur cette question. La partie arménienne a également des revendications similaires à l'égard de l'Azerbaïdjan.

Nous partons du principe que les questions de différends territoriaux doivent être résolues dans le cadre du processus de délimitation et de démarcation de la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Ce processus est coordonné par la Commission bilatérale compétente.

Nous nous félicitons que sa quatrième réunion se soit tenue le 12 juillet dernier, après une longue interruption. La Russie est prête à fournir aux parties une assistance consultative (experte et documentaire) pour résoudre toutes les questions, même les plus difficiles.

Question: Votre ministère participe-t-il aux travaux sur le retour des militaires russes retenus en captivité en Ukraine ?

Réponse: Ces travaux sont menés principalement par le ministère de la Défense de la Fédération de Russie et la commissaire aux droits de l'homme, Mme Moskalkova. Si nécessaire, le ministère russe des Affaires étrangères est également impliqué. Mais l’essentiel du travail est effectué par les deux institutions mentionnées ci-dessus.

Question: Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré qu'une "poignée de dons" ne remplacerait pas la totalité du volume qui avait pu être exporté en toute sécurité à travers la mer Noire lorsque l'accord sur les céréales était en vigueur. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Réponse: "Une poignée de dons" est une expression étrange pour le Secrétaire général d'une organisation qui s'occupe de questions mondiales. Nous devrions demander aux bénéficiaires, aux pays auxquels cette "poignée" est destinée, ce qu'ils en pensent et ce qu'ils veulent. Peut-être M. Guterres aurait-il dû le leur demander avant de se présente devant les caméras et de faire ces déclarations ? Peut-être est-ce extrêmement important pour eux.

Je me souviens que l'assistance, composée d'un nombre colossal de délégations africaines, a accueilli par des applaudissements l'annonce par le président russe Vladimir Poutine de son intention d'allouer des denrées alimentaires russes aux pays dans le besoin au titre de l'aide humanitaire. Il faut faire attention aux expressions lorsqu'il s'agit d'actions humanitaires, qu'un pays réalise par rapport à d'autres à titre purement gratuit, à cœur ouvert et avec bonne volonté. Il faut être conscient qu'une position aussi élevée implique un haut degré de responsabilité.

Il y aura des gens qui, hypothétiquement, pourront utiliser cette expression d'une manière différente. Pour dire, par exemple, qu'une "poignée" d'employés du Secrétariat de l'ONU ne peut pas remédier aux conséquences dramatiques de la destruction du système juridique international. Cela ouvre la porte à une rhétorique calomnieuse. Il s'avère que les efforts déployés conformément au mandat et en toute bonne foi peuvent être mal accueillis. Personne ne devrait s’exprimer ainsi.

On pourrait être amené à conclure que les "accords sur les céréales", les "initiatives de la mer Noire" – tout cela a été élaboré en raison de l'incapacité présumée de la Russie à fournir la nourriture qu'elle avait promise, car, pour une raison ou une autre, elle ne peut pas tenir ses promesses. Je veux dire que ce n'est pas vrai. Je pense que le Secrétaire général des Nations unies sait qu'il n'y aurait aucun problème de livraison, de vente ou de don de nourriture russe s'il n'y avait pas les sanctions illégitimes de l'Occident, conçues pour tout bloquer de notre côté sans tenir compte des besoins de la communauté mondiale.

M. Guterres aurait dû adresser ses tirades aux pays qui, chaque mois, produisent un nouveau paquet de sanctions illégitimes sans réfléchir aux conséquences directes et indirectes qu'elles entraîneront. Le mot "poignée" aurait dû leur être appliqué. "Une "poignée" de pays occidentaux a créé les conditions préalables aux conséquences dramatiques de la fin de l'accord sur les céréales. Et avant cela, elle avait également préparé le terrain pour les conséquences dramatiques affectant la sécurité alimentaire mondiale. Dans ce cas, le mot "poignée" convient parfaitement. La fonction du Secrétariat de l'ONU est de faire comprendre aux États qui sapent le système économique mondial et recourent à des sanctions illégitimes que leurs actions sont destructrices pour l'ONU universelle et le monde dans son ensemble.

Ce ne sont pas les actions de notre pays qui menacent la sécurité alimentaire. La Russie est prête à vendre et à transférer des denrées alimentaires et des engrais sous forme de cargaisons humanitaires. Rien n'a changé de notre côté. Tout ce qui menace aujourd'hui la sécurité alimentaire mondiale est dû aux actions de l'"Occident collectif". Il s'agit de leur politique irresponsable dans le domaine de l'alimentation, de l'écologie, des vecteurs énergétiques, de leurs machinations (achats et manipulations sur les marchés concernés). Cela vient de leur incapacité à prendre en compte les indicateurs économiques de base. Certains pays occidentaux connaissent des manifestations de crise, de récession, etc. Tout ceci est une grande opportunité pour le Secrétaire général de l'ONU, M. Guterres, de faire une analyse approfondie des conséquences pertinentes et d'utiliser son bon mot au bon endroit.

Question: Moscou s'attend-il à recevoir une invitation à la prochaine réunion sur la "formule de paix" ukrainienne en Arabie saoudite ? Le ministère russe des Affaires étrangères suivra-t-il l'évolution de la situation autour de cette réunion ?

Réponse: Nous avons déjà commenté cette question. Nous sommes en contact avec différents pays qui proposent des initiatives de paix. Les réunions organisées par le régime de Kiev et ses manipulateurs occidentaux pour promouvoir la "formule" de Zelenski sont une tromperie. Il ne s'agit ni d'une conférence à caractère scientifique et pratique, ni d'une réunion de diplomates pour élaborer des solutions politiques, mais d'une tentative de profiter des intentions sincères d'un certain nombre d'Etats pour forger une coalition antirusse.

C'est un leurre. Les pays sincèrement inquiets et désireux de résoudre la situation et d'éviter un conflit de plus grande ampleur autour de l'Ukraine se voient réunis autour de la "formule" de Zelenski dans le but d'"élaborer" une sorte d'initiative de paix. Mais il s'agit d'une tromperie, d'un spectacle. Sous couvert de parler à ceux qui sont sincèrement inquiets, on veut en fait échafauder une coalition antirusse, montrant la pseudo-unité du monde en ce qui concerne le rejet des actions de la Russie.

Je le dis ainsi parce que la "formule" de Zelenski n'a rien à voir avec la paix et le plan de paix. La Fédération de Russie a confirmé à plusieurs reprises (y compris récemment) qu'elle n'était pas acceptable. Pour nous, cette "histoire" ne fonctionne pas et ne fonctionnera pas. Il est inutile d'en discuter en supposant que la Russie y participera.

Ces réunions sont une tentative du régime de Kiev de monopoliser le droit de présenter des initiatives de paix. Tout le monde a vu l’effronterie et la grossièreté avec lesquelles le régime de Kiev avait réagi aux initiatives de paix émanant d'États ou de personnalités politiques inquiétés. Pourquoi ? Parce qu'il n'a besoin de personne. Il ne cherche qu'à dominer, à déprécier les propositions de médiation et d'aide humanitaire émanant d'autres pays. La "formule" de Zelenski est sciemment basée sur un mécanisme qui ne marchera jamais.

Vous souvenez-vous de la "formule" occidentale ? Une bataille jusqu'au bout, sans négociations de paix. Le régime de Kiev a été empêché de négocier, puis il s'est interdit lui-même de le faire. Il n'y a pas de programme de paix. La tâche de l'Occident est de tuer autant de Russes que possible (c'est ce qu'ont dit à la fois George W. Bush et le sénateur Lindsey Graham). La tâche du régime de Kiev est de tuer autant de citoyens ukrainiens que possible. C'est ce qu'il fait. À cette fin, ils ont créé la "formule" de Zelenski, qui n'a manifestement rien à voir avec la réalité et n'est acceptable sur aucun point. Ils la promeuvent dans le monde entier et rejettent ce que proposent les pays qui sont des médiateurs potentiels et qui ne sont pas indifférents.

Le pseudo-plan de paix du régime de Kiev n'a en fait rien à voir avec la paix. Il consiste en des ultimatums délibérément inacceptables. Les demandes adressées à la Russie sont impossibles et ne seront pas satisfaites. Leurs auteurs le savent parfaitement et se couvrent tout bonnement de cette initiative afin de justifier les actions militaires du régime de Kiev et de recevoir encore plus d'aide matérielle. C’est un schéma de corruption.

Si ces réunions aident l'Occident à réaliser l'impasse de l'intrigue liée au plan de Zelenski, elles seront d'une certaine aide.

Question: Comment la Russie compte-t-elle contribuer à résoudre le nouveau scandale entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan ? Erevan a envoyé un convoi humanitaire pour les Arméniens du Karabakh et, selon les affirmations de Bakou, n'a pas coordonné son envoi avec les autorités azerbaïdjanaises. Des observateurs de l'UE ont été invités à suivre les déplacements du convoi alors que les casques bleus russes sont accusés d'inactivité.

Réponse: Bien que, comme vous l'avez noté, l'envoi du convoi humanitaire n'ait pas été convenu avec les autorités azerbaïdjanaises, le contingent russe de maintien de la paix s'est activement engagé dans la recherche de solutions et a établi des contacts permanents avec les deux parties.

Dans ce contexte, nous pensons que toute accusation à l'encontre des soldats de la paix russes est contre-productive et ne reflète pas leur contribution réelle aux efforts de stabilisation de la situation "sur le terrain". Des contacts ont été établis et ils donneront des résultats.

Question: Il y a quelque temps, un char d'assaut russe capturé a été exposé devant l'ambassade de Russie à Berlin. La Russie prévoit-elle une réponse adéquate et placera-t-elle des armes occidentales prises à l'ennemi devant les bâtiments des ambassades respectives à Moscou ? Un char Léopard touché devant l'ambassade d'Allemagne, un Bradley devant l'ambassade des États-Unis, un Challenger devant l'ambassade de Grande-Bretagne et des véhicules blindés de transport de troupes devant l'ambassade de France ? Quel équipement abattu placeriez-vous devant l'ambassade de Pologne ?

Réponse: La question des équipements abattus, touchés et détruits et de leur présentation devant les ambassades des pays respectifs doit être adressée au ministère russe de la Défense et aux autorités de Moscou. C'est à eux qu'il appartient de prendre des décisions en la matière. Nous avons entendu le désir de l'opinion publique pour que cette initiative soit mise en œuvre. Le ministère russe des Affaires étrangères a tout à fait le droit de soutenir la volonté du peuple. Nous y avons eu recours. Mais la mise en œuvre (s'il y en a une) doit être effectuée par le ministère russe de la Défense et les autorités de Moscou.

Ce que les pays occidentaux se sont permis de faire en sortant des chars russes et en les utilisant pour se moquer de nos ancêtres et de la situation tragique actuelle entourant la crise ukrainienne est inacceptable. Nous ne devrions laisser ces démarches impunies, non pas parce que nous sommes vindicatifs ou que nous recourions toujours à une réponse en miroir. Nous n'y avons pas eu recours par le passé. Je parle d'autres méthodes pour montrer qu'il est possible de vivre différemment, pas de manière aussi sauvage que le suggère l'"Occident collectif". Il y a des choses qu'on ne devrait pas tolérer. Il ne s'agit pas d'être meurtri, de se sentir supérieur ou de faire preuve de sarcasme. Il s'agit de plonger les gens dans l'atmosphère dans laquelle ils ont plongé les autres. Pour qu'ils la voient telle qu'elle est, pour qu'ils s'en rendent compte. Mais ils ne pourront pas le faire complètement. Ils n’y parviendront pas. Après tout, il s'agit du matériel moderne.

Je peux dire personnellement que si cette action a lieu, pourquoi serait-elle limitée à Moscou ? Nous avons d’autres villes où se trouvent des consulats généraux et des bureaux de représentation de ces pays très hostiles qui fournissent des équipements. Mais il s'agit là encore d'une question pour les organisateurs.

Quant à savoir quel équipement serait exposé, ce n'est pas mon domaine d'expertise. Je ne suis pas une grande technicienne. C'est une question qui s'adresse à ceux qui s’y connaissent et qui mettront le projet en œuvre.

Question: Les médias allemands présentent le sommet Russie-Afrique comme un prétendu échec. Quels ont été les principaux résultats de ce sommet ? COMPACT-TV diffuse directement en Allemagne, en contournant la censure occidentale.

Réponse: Je pense que c’est le sommet de l'Otan qui a été un échec. Tout le monde y était venu. Question : dans quel but ? Comment cela s'est-il terminé ? Par un scandale retentissant, par la démonstration d'un manque absolu de compréhension et encore moins d'unité dans les rangs, par la présentation au monde entier d'un dictateur nourri par les fonds de l'Occident, d’un monstre qu'ils n'ont inclus ni dans l'Otan ni dans le cercle des personnes dignes de conversation "sur un pied d'égalité". Ne serait-ce que sur le plan protocolaire. C'est un échec.

Le sommet Russie-Afrique a été un succès, à une échelle dont personne au sein de l'alliance n'a jamais rêvé. Je sais comment sont organisés les sommets modernes. En règle générale, ce sont des événements protocolaires qui se déroulent à huis clos et sont suivis d'une conférence de presse. Le sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg en 2023 n'a pas été traditionnel, mais révolutionnaire. Je pense qu'il s'agit d'un sommet du futur. Il a combiné des éléments de sommets, une exposition d'échantillons au sujet desquels des accords et des contrats ont été signés ou qui ont servi de base pour élaborer des solutions futures (une exposition a été mise en place devant l'Expoforum). Si les journalistes occidentaux s'étaient permis d'écrire la vérité, ils auraient raconté à leur public comment tout a été organisé. Passons en revue les chiffres et les faits.

Des délégations officielles de pays africains ont participé au sommet. 27 États étaient représentés au niveau des numéros un ou deux de la hiérarchie du pouvoir. Les cinq plus importantes organisations d'intégration du continent y ont pris part. Deux sessions plénières ont été organisées.

Au cours des discussions, les participants se sont engagés à construire ensemble une nouvelle architecture multipolaire de l'ordre mondial, plus juste, fondée sur l'égalité souveraine des États et la coopération mutuellement bénéfique. Il s'agit d'une thèse cruciale pour le monde d'aujourd'hui, qui, malheureusement, est largement ignorée ailleurs. On l'entendait autrefois dans les organisations internationales du système des Nations Unies.

Aujourd'hui, malheureusement, l'organisation mondiale utilise rarement des mots tels que justice dans le contexte du futur ordre mondial. Il est rare qu'elle rappelle le droit international, qu'elle parle de la véritable égalité souveraine des États dans la pratique. Le sommet a réincarné toutes ces notions et a montré combien d'États et de structures régionales (rien que dans l'axe Russie-Afrique) étaient engagés dans cette voie. Si vous les combinez avec le nombre de pays du Sud global, vous obtenez une majorité dans le monde.

Cinq documents clés ont été adoptés : quatre déclarations (1, 2, 3, 4) et le Plan d'action du Forum de partenariat Russie-Afrique pour 2023-2026. Deux documents ont été signés avec les principales associations d'intégration africaine : Le Mémorandum d'accord entre le gouvernement de la Fédération de Russie et l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) sur les principes des relations et de la coopération et le Mémorandum d'accord entre le gouvernement de la Fédération de Russie et la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) sur les principes des relations et de la coopération.

Neuf mille participants, deux mille journalistes (dont 400-500 internationaux). Outre les représentants de la Russie et du continent africain, il y avait des émissaires d'autres États. Des milliers de représentants d'entreprises étrangères. Plus de deux mille entreprises russes. Environ 1 100 participants de délégations officielles étrangères. Il y a eu 59 tables rondes avec 457 intervenants. Quatre axes principaux ont été mis en avant : "L'économie du nouveau monde", "La coopération dans le domaine de la science et de la technologie", "L'humanitaire et le social : ensemble vers une nouvelle qualité de vie" et "La sécurité globale et le développement souverain". Un forum des médias s’est tenu. 161 accords ont été signés. Un programme culturel et pour la jeunesse, un festival du film, un projet gastronomique, etc. ont été organisés.

Il s'agissait d'un véritable forum pour l'avenir. Dans le meilleur sens du terme. Pas de division en "jungles" et "beaux jardins", pas de ségrégation pour quelque motif que ce soit, pas d'étiquetage du degré de démocratie d'un État. Mais l'égalité, l'accent mis sur le développement pacifique, la justice et le rejet de toute forme de colonialisme, d'impérialisme et de discrimination raciale. Une véritable souveraineté et un respect mutuel fondés sur le droit international, principalement la Charte des Nations Unies.

Question: Que pensez-vous de l'enlèvement par l'Azerbaïdjan, au poste de contrôle du corridor de Lachin, d'un habitant de l'Artsakh qui était transporté par le Comité international de la Croix-Rouge en présence du CICR et de soldats de la paix russes ? Alors que Bakou avait reçu à l'avance la liste des patients que le CICR prévoyait de transporter. Que fait-on pour Vaguif Khachatrian ?

Réponse: Ce qui s'est passé complique la recherche de solutions, de compromis et de décisions difficiles mais nécessaires et aggrave la situation. Nous avons assisté à des évaluations diamétralement opposées des parties arménienne et azerbaïdjanaise.

Indépendamment de cet incident, nous partons de l'importance de la réconciliation, à la fois dans le contexte de la normalisation arméno-azerbaïdjanaise et de la garantie des droits et de la sécurité de la population du Karabakh.

Question: Selon les autorités de l'Artsakh, la Russie insiste sur les pourparlers entre les représentants de la république et de l'Azerbaïdjan à Yevlakh. Après les récents événements, comment des pourparlers sont-ils possibles sur le territoire de l'Azerbaïdjan avec la participation des citoyens de la République d'Artsakh ? Quelles sont les garanties de sécurité pour les participants arméniens aux pourparlers, si l'Azerbaïdjan viole grossièrement ses obligations envers les structures internationales et ne tient pas compte de la présence des forces de maintien de la paix de la Fédération de Russie ?

Réponse: Je me rends compte que les journalistes qui sont placés dans des camps opposés dans des situations de conflit (d’une grande, moyenne ou faible intensité) sont, d'une manière ou d'une autre, confrontés à un dilemme : être objectif ou prendre un certain parti. Il n'y a pas d'échappatoire à ce dilemme en raison d'un certain nombre de composantes d'une situation complexe.

Mais il n'y a pas de journalisme sans objectivité. Bien sûr, il y a une position civique, une évaluation personnelle. Mais le journalisme suppose l'objectivité. Pour cela, il faut comprendre que ces phrases saccadées qui ressemblent à des slogans ne serviront pas la cause. Même si vous ne faites que formulez la question. Elles ne feront qu'apporter des motifs d’irritation et des provocations supplémentaires. Je demande à chacun, s'il pose une question, d'être aussi objectif que possible et de la transformer non pas en une proclamation, mais en une question.

Question: Je décris la situation, les faits. Je n'ajoute rien de mon cru. Je cite les mots du représentant de l'Artsakh comme exemple, je ne les ai pas inventés.

Réponse: Je pense que vous êtes un journaliste expérimenté et que vous comprenez ce dont je parle. Je vais donc passer à la réponse. Sans cette partie introductive, elle serait incomplète.

La Russie soutient le lancement de pourparlers entre Bakou et Stepanakert. Ce sujet est à l'ordre du jour de nos contacts avec les parties concernées. Les soldats de la paix russes ont déjà aidé à organiser des réunions entre les deux délégations par le passé et ils sont prêts à continuer à fournir l'assistance nécessaire. La Russie ne pose pas de conditions préalables, mais s'efforce de rapprocher les approches des parties, qui sont actuellement très divergentes en raison de l'escalade des tensions dans le Haut-Karabakh.

Quant aux cas que vous avez mentionnés dans la première question, ils ont un impact négatif sur une situation déjà compliquée.

Question: La famine commence déjà à sévir dans l'Artsakh. Que fait-on pour débloquer le corridor de Lachin et assurer l'approvisionnement en marchandises afin d'éviter une catastrophe humanitaire ? Bakou ne répond pas aux appels publics et non publics de la Russie et d'autres pays.

Réponse: Nous travaillons avec les parties. Bien que selon vous les appels publics ne fonctionnent pas, nous réitérons la nécessité de débloquer le corridor de Lachin sans délai et d'assurer des conditions de vie normales à la population locale.

Beaucoup dépend de la volonté politique et de l'empressement à prendre des mesures de compromis. La tension pourra alors être rapidement résolue.

Question: Le président russe Vladimir Poutine a déclaré que "la Russie et l'Afrique sont unies par un désir inné de défendre une souveraineté authentique". Si le président parle d'une certaine souveraineté authentique, cela signifie-t-il que les problèmes de souveraineté de la Russie sont similaires à ceux des pays africains ? Les organismes internationaux (par exemple le FMI) ne nous classent pas parmi les pays développés. L'Occident cherche-t-il à faire de la Russie, comme des pays africains, une colonie ?

Réponse: Nous pouvons dire que nous avons des problèmes similaires, mais nous avons aussi des expériences différentes. L'un n’empêche pas l'autre. Au contraire, cela complète la thèse du président russe Vladimir Poutine.

Nos expériences historiques sont différentes. Le continent africain a été une colonie pour les pays que nous appelons aujourd'hui "occidentaux". On les appelait les métropoles auparavant. Ils "commandaient" tout en Afrique : des ressources à la vie des gens. Et lorsqu'ils ont été contraints de quitter le continent dans le cadre du processus de décolonisation, ils ont créé tant de problèmes pour les peuples africains "pour l'avenir" que nombre d'entre eux "saignent" encore aujourd'hui.

La Russie n'a pas cette expérience. Nous n'avons jamais été la colonie de quelqu'un. Cela dit, l'essentiel est que nous n'avons jamais été des colonisateurs. Mais nous avons une compréhension et une vision communes, non seulement dans la situation actuelle, mais aussi dans le passé. Malgré nos expériences différentes, nous partageons le même point de vue sur l'inadmissibilité de la renaissance des systèmes coloniaux, de l'impérialisme, de la réincarnation sous toutes ses formes et à tous les niveaux, de la discrimination raciale et de toute discrimination (liée à l’origine ethnique, la couleur de peau, la géographie, la langue, la forme du crâne, etc.)

Il y a eu plusieurs époques différentes : plusieurs siècles de colonialisme, la soumission de l'Afrique aux métropoles, pas même la discrimination raciale, mais la réduction en esclavage au sens propre. Notre expérience remonte au XXe siècle : nous étions censés être asservis ou détruits, si l'asservissement n'aboutissait pas au résultat escompté et échouait. Je parle du nazisme et du fascisme, qui reposaient exactement sur la même ségrégation des personnes. Il est vrai que les principes étaient légèrement différents. En Afrique, c'était la couleur de la peau, dans notre cas, c'était l'origine, l’appartenance ethnique et la région. Ce sont les points de contact.

Nos expériences, quelque part différentes, quelque part coïncidentes, nous amènent aujourd'hui à comprendre qu'il est inadmissible de réincarner la ségrégation des personnes sur quelque base que ce soit, l'oppression de certains pays par d'autres États, d'autres systèmes. C'est le chemin commun (je crois que nous l'avons parcouru ensemble) de la décolonisation. Sans le rôle de l'Union soviétique, la décolonisation n'aurait pas eu lieu. Il ne s'agit pas seulement de participer au combat et de soutenir ces pays dans leur lutte pour l'indépendance et l'autonomie. Il s'agit également d'aider ces pays à s'organiser après leur indépendance.

Après avoir été des colonies pendant de nombreux siècles et avoir obtenu l'indépendance, ces pays aurait pu la perdre en raison du grand nombre de problèmes créés par les colonisateurs quittant l'Afrique, en raison de la pauvreté artificiellement créée, en raison de la "jeunesse" politique (à l'époque) de ces pays. Seul le soutien d'un ami fort, puissant et fiable (je ne dirai même pas "partenaire" ou "acteur") leur garantissait de conserver cette indépendance, de ne pas perdre à nouveau leur liberté et de se développer sur leur propre voie. C'est ce que l'Union soviétique a fait pour le continent africain. L'ensemble de ces éléments nous donne aujourd'hui un terrain d'entente sur la véritable souveraineté.

 


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